La Perte d'une innocence

Ou pourquoi moi, la Démocrate, je voterai McCain.

 

Hillary n’était pas mon premier choix.  Je préférais les positions d’Edwards, en particulier sur la pauvreté dans notre pays et le statut des minorités et syndicats.  Et son attachement à sa femme qui se bat contre un cancer incurable. Et la perte de son fils aîné alors âgé de 17ans, dans un accident de voiture. Je préfère que mes dirigeants soient passés par des tragédies personnelles.  Ca leur remet les pendules à l’heure et contrebalance l’énorme ego qui leur est nécessaire dans la poursuite de la fonction présidentielle.

 

Je suis passée dans le camp Hillary, ce jour de janvier dans le New Hampshire où elle m’a rappelée dans un moment d’émotion soutenue, ce pourquoi elle se battait.  Une femme parlait à une autre. Je lui devais mon soutien.

 

Tout au long des primaires, j’ai assisté à la naissance d’un colosse politique.  D’une bonne candidate elle est devenue, un incroyable leader dont la dimension transcendait la race, le sexe, l’origine sociale et professionnelle. Et ce malgré, mais aussi peut-être à cause, de la partialité des grands médias qui favorisaient déjà de manière outrancière et sexiste la candidature d’Obama.

 

Pour tout proche observateur, le mécanisme des primaires démocrates a été une grande mascarade.  Dès le départ, les jeux ont été faussés par les instances dirigeantes du parti. Le calendrier a été modifié en faveur des caucus de manière à les faire passer en premier de façon disproportionnée.

 

Les deux États à primaires qui se sont interposés, la Floride et le Michigan, se sont vus dès le départ, menacés de sanctions.  Les deux États à caucus qui ont eux aussi avancé leur position dans le calendrier n’ont pas été questionnés.

 

On sait maintenant qu’Acorn en collaboration à toute une armée de volontaires formés en grand secret dans les « camps Obama » tout au long de l’été et automne 2007, s’apprêtaient à perpétrer une fraude à grande échelle et sans précédent lors des caucus. (voir notre post précédent sur la question :   http://hillary.meilleur.choix.qu-obama.over-blog.com/article-22237406.html    )

 

Pendant toute la campagne des primaires, le résultat des votes en Floride et au Michigan, deux des états les plus peuplés, n’a donc pas été pris en compte, donnant ainsi faussement l’illusion d’une victoire inévitable en faveur du camp Obama.

 

Le 31 mai 2008, le « Rules and Bylaws Committee » (comité du règlement), à 4 jours de la fin des primaires, se prononça à huis clos sur le statut des résultats de la Floride et du Michigan : les résultats de la Floride ne seraient comptabilisés que de moitié.  Le Michigan où seule Clinton était sur les bulletins de vote, Obama s’étant volontairement retiré de la course dès que les sondages avaient commencé à pencher sérieusement en sa défaveur, mais sous le principe fallacieux du respect des règles (principe dont il fit fi en Floride), le Michigan a vu ses votes manipulés comme dans toute République bananière qui se respecte.  La totalité des votes non exprimés ont été attribués à Obama, sans prendre compte des supporters Edwards ET UNE PROPORTION DES VOIX EXPRIMÉES POUR CLINTON ÉGALE A 4 DÉLÉGUÉS LUI A ÉTÉ RETIRÉE AU PROFIT D’OBAMA. 

 

Le 1er juin 2008, le mouvement PUMA naissait par rejet de l’unité du parti que les instances dirigeantes prônaient.  


 

Le 31 mai quand je hurlais devant ma télévision outrée par la décision du RBC à en casser le poste, je ne savais pas que de par toute notre nation, par milliers d’autres démocrates ressentaient le même profond dégoût.

 

Le 6 juin 2008, par protestation, je changeais officiellement mon affiliation électorale quittant ainsi le parti démocrate.

 

Fin juin, ayant entendu par hasard l’intervention d’une Puma sur Fox News, je me suis jointe au mouvement PUMA.


 



Tout au long du mois de juillet, PUMA s’est battu pour qu’Hillary soit officiellement nommée à la candidature lors de la convention.  En effet, Hillary n’ayant jamais concédé la défaite, mais simplement suspendu sa campagne, et Obama n’ayant pas obtenu de majorité absolue parmi les délégués et ce malgré toutes ses manipulations électorales, Hillary restait dans la course.

 

Lors de la Convention Démocrate, les candidats peuvent y être nommés, soit par le Président de la Convention, soit par pétition des délégués.  Howard Dean, le Président refusait de nommer Hillary, au grand mépris des 18 millions de voix exprimées en sa faveur et en dépit de la valeur historique de son parcours. Lors de la convention, seul Obama serait candidat à l’investiture.  Telle était la ligne du parti.

 

PUMA a donc entrepris de contacter les délégués un par un et de les convaincre de signer sous seing certifié, la pétition de nomination.  Début août, quand il est devenu parfaitement clair que le nombre suffisant de signatures était largement dépassé et qu’Hillary avait l’intention d’accepter d’être nominée, le camp Obama a inondé la presse disant qu’Obama « permettait » à Hillary de participer au processus pour la promotion de l’unité du parti.

 

Party Unity My Ass ! PUMA.

 


A l’ouverture de la convention, un jour après que le RBC ait de nouveau changé sa position et restauré le résultat des votes en Floride et au Michigan tels qu’exprimés à l’origine, seuls 17 délégués séparaient Clinton et Obama, soit moins de 0,5%.

 

Effrayées par l’éventualité d’une victoire d’Hillary, les instances du parti ont alors changé de tactique et ont décidé la veille du vote final et pour la première fois de l’histoire de la convention, que le vote ne serait pas public.  Nombre de délégations se sont rebiffées.  En protestation, la délégation californienne, forte de plus de 200 membres, est descendue au petit déjeuner, bâillonnée de serviettes.

 

Toute la nuit, PUMA aidé de nombre de délégués Clinton, dont entre autres la célèbre avocate Gloria Allred, a tenté de réunir la signature certifiée des 800 délégués nécessaires à contrecarrer la manœuvre.  Quand le gong a retenti, seules 600 signatures avaient été collectées. Faute de temps, la pétition a échoué.



 

Le matin, un premier vote « d’estimation » a eu lieu au sein des délégations.  Le résultat n’en est connu que des hautes instances du parti et du camp Obama.

 

L’après-midi, la mascarade de vote public a eu lieu. Nombre de délégations votant pour Clinton ont demandé à reporter la comptabilisation de leur vote à la fin du vote, afin qu’Obama soit toujours en tête .  D’autres comme celle du New Jersey, ont voté à l’unanimité pour Obama alors que leur électorat avait largement voté en faveur de Clinton lors des primaires, niant ainsi la volonté de démocrates qu’elles étaient supposées représenter.

 

A même pas mi-chemin, à la demande de la délégation de New York menée par Hillary qui n’arrivait même pas à lever les yeux du sol, le vote a été interrompu et la candidature a été attribuée à Obama par une acclamation sommaire.

 

On ne saura jamais le résultat du vote d’investiture d’Obama, parce qu’il n’y a pas eu de vote.

 

Ce jour-là, moi la Démocrate pure et dure, j'ai décidé non pas de voter blanc, mais de voter McCain.

 

Je ne suis jamais revenue sur ma décision.  La semaine suivante, McCain a pris pour colistier une femme de ma génération. Un gouverneur brillant et jouissant de 82% de taux d’appréciation dans son État. Une mère de famille dont le petit dernier est désavantagé et dont l’aîné se bat en Irak. 

 

La victoire de McCain ne me réjouira pas, mais elle me satisfera.

 

 

 

 ARTICLE REDIGE PAR : FRENCH NAIL

 

 

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