Question d'expérience

Publié le par french puma

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Le thème du débat de vendredi soir à Oxford, dans le Mississipi, était la politique étrangère.



On s'attendait à ce que John McCain domine, dans la mesure où il a bien plus d'expérience dans ce domaine.

Finalement, les choses se sont déroulées comme prévu, et pour les fans du candidat Démocrate, cela a dû être plutôt décevant.

Ils se sont rendu compte à cette occasion que leur héros n'a pas progressé, après avoir pourtant fait de son mieux cet été pour acquérir une stature internationale, quand il est parti une semaine à l'étranger.


Malgré tous ses efforts, il reste aussi naïf qu'auparavant, pendant la campagne des primaires, et surtout aussi incohérent.
Tout d'abord, il accuse McCain d'être aussi agressif que George Bush sur la question iraquienne. Puis il parle d'effectuer des frappes militaires au Pakistan, comme s'il voulait lancer une autre guerre, après avoir bâti toute sa campagne sur le fait qu'il s'était opposé à la guerre en Irak.


Il dit aussi qu'il comptait essayer de rencontrer les leaders de pays tels que l'Iran, et de discuter avec eux, privilégiant la diplomatie à l'attaque, mais en même temps, il prévoit d' envoyer plus de troupes en Afghanistan, se contredisant une fois de plus.

On peut donc vraiment se demander : quel type de politique étrangère veut Obama ?

Bien sûr, on peut comprendre qu'en tenant ce genre de propos, il cherche avant tout à rassurer les nombreux Américains qui pensent qu'il serait un Commandant-en-chef faible, mais il prend le risque de rendre son message flou, voire impossible à comprendre, en prônant plus de soldats en Afghanistan, et des frappes pour éradiquer le terrorisme au Pakistan.


McCain a démontré pourquoi beaucoup d'électeurs considèrent que les questions de sécurité sont son point fort. Cela fait des années qu'il est impliqué dans des décisions du type : doit-on engager les troupes américaines dans des endroits à risque comme la Somalie, la Bosnie, le Liban ? Et cela se voit.
Les mots qu'il utilise sont pesés, prudents, il ne donne pas l'image d'un président va-t-en-guerre. De même, sur l'Irak, Obama ne fait que dire qu'il s'est opposé à la guerre du début. Mais que propose-t-il maintenant ? Il n'a rien à dire, quand McCain lui dit qu'il faut bien essayer de trouver une solution, et que les Etats-Unis ne peuvent pas se retirer sans s'assurer de ce qui va se passer après leur départ.

 

Tout ce que Obama a trouvé à répondre était affligeant : il a dit qu'il avait choisi Joe Biden pour son expérience en politique étrangère.

Même si quelques questions ont été posées aux deux candidats sur la crise financière (aucune réponse convaincante n'étant apportée sur ce sujet ni par l'un, ni par l'autre), le gros du débat a tourné autour des questions internationales et militaires, ce qui est la spécialité de McCain.
C'est donc sans difficulté que McCain a fait la preuve de son éloquence et de son aisance sur ces questions cruciales de politique étrangère : cela se voit qu'il a déjà été amené à rencontrer de nombreux leaders étrangers, et à résoudre des crises dans d'autres pays, là où les Etats-Unis sont intervenus.

C'est la raison pour laquelle si j'étais un électeur américain, vu la situation dans le monde à l'heure actuelle, je n'hésiterais pas longtemps : George Bush a déjà montré ce que c'est d'être un leader sans aucune expérience en matière de politique extérieure...
 

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